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Gafi – La Tunisie n’est plus dans la liste noire : Un pari gagné

La Tunisie sort officiellement de la liste noire du Gafi, ce qui renforce l’image de marque du pays à l’échelle internationale et devrait lui permettre de poursuivre l’attraction des investissements directs

La Tunisie sort officiellement de la liste noire du Gafi (Groupe d’action financière), a annoncé le chef de gouvernement, Youssef Chahed, sur son compte twitter.
Le Gafi, réuni en plénière, a décidé officiellement de sortir la Tunisie de sa liste noire et considère que le gouvernement tunisien a honoré ses engagements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme, a précisé hier le chef du gouvernement, dans son message. «C’est une bonne nouvelle pour la Tunisie qui a toujours manifesté son intérêt pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme».
Le Gafi, dont l’assemblée générale a pris fin hier à Paris (France), estime que le gouvernement tunisien a honoré ses engagements en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a-t-il encore rapporté. Cette décision fait suite au rapport de la délégation du Gafi qui était en visite en Tunisie les 16 et 17 septembre dernier, indique, également, un communiqué publié hier par la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf).

Se conformer aux standards internationaux
«Ce rapport a relevé le progrès considérable accompli par la Tunisie en ce qui concerne la correction des défaillances relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme», lit-on dans le communiqué. Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, avait annoncé en juin dernier que notre pays sortira officiellement et définitivement en octobre 2019 de la liste noire des pays fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. «Cela lui permettra de sortir automatiquement de la liste européenne», a-t-il aussi indiqué.
Rappelons que le Parlement européen avait classé la Tunisie, en février 2018, sur la liste noire des Etats susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Cette liste fait partie de la boîte à outils de l’UE pour se protéger contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La Tunisie a toujours voulu se conformer aux standards internationaux dans se domaine pour être à l’abri du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme et pouvoir, par conséquent, attirer les investissements directes étrangers. C’est que les investisseurs prennent connaissance, avant de décider d’investir dans un pays donné, que celui-ci applique toutes les mesures destinées à faire face au blanchiment d’argent et au soutien du terrorisme par des transferts financiers.
A la faveur des mesures prises, la Tunisie est ainsi immunisée contre de telles opérations frauduleuses. Pour concrétiser sa stratégie dans son domaine, plusieurs actions s’avèrent nécessaires au niveau de certains secteurs qui sont les plus exposés au blanchiment d’argent comme ceux de l’immobilier, de la bijouterie et autres.
Des mesures rigoureuses ont été, en effet, prises dans ce cadre pour éviter les infractions qui pourraient être commises par des personnes mal intentionnées en ciblant des institutions financières ou des corps de métiers qui pourraient être concernés par l’entrée massive de l’argent sale. Toutes les parties prenantes, y compris les professionnels et les responsables des banques, ont été sensibilisées et informées des mesures à prendre en cas de doute.

Une situation financière saine
Les institutions financières sont particulièrement tenues de prendre les dispositions qui s’imposent pour vérifier la source de l’argent que le contrevenant essaye de placer dans un compte bancaire pour l’utiliser dans des projets ou des affaires et pouvoir, ainsi, utiliser et faire fructifier cet argent sale en Tunisie. En cas de doute, les banques ont, en effet, le droit d’exiger des documents nécessaires de la personne qui compte verser des sommes d’argent qui se chiffrent souvent par des millions de dinars. La procédure peut paraître, certes, longue mais ses résultats sont bénéfiques pour l’économie du pays. Toutes les parties prenantes, à savoir institutions financières et administration notamment, doivent travailler avec une coordination étroite pour identifier éventuellement les fraudeurs et les contrevenants.
L’argent sale provient souvent de la vente des drogues et des armes. Un tel commerce rapporte beaucoup et plusieurs pays dans le monde entier sont visés par les fraudeurs et particulièrement ceux qui sont vulnérables, car ils ne disposent pas assez de mesures antiblanchiment d’argent. D’autres contrevenants ne trouvent aucun inconvénient à financer le terrorisme en mobilisant, à cet effet, des sommes colossales qui transitent d’un continent à un autre et d’un pays à un autre pour finir dans les mains des terroristes pour acheter des armes et des explosifs destinés à commettre des actes terroristes. L’Union européenne, à titre d’exemple, a arrêté une stratégie de lutte contre le financement du terrorisme comportant plusieurs mesures et recommandations à destination de tous les pays qui souhaitent faire face aux menaces terroristes.
A la faveur des mesures préventives mises en place, la Tunisie est l’un des pays sécurisés à l’égard du blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La volonté politique — qui demeure la première condition à prévaloir — s’est concrétisée par l’adhésion totale aux standards internationaux et la prise des mesures rigoureuses dans ce domaine. Outre les établissements financiers, les corps de métiers qui sont sujets à l’utilisation de l’argent venu d’ailleurs sont appelés aussi à faire preuve de vigilance en signalant aux autorités compétentes toute source d’argent douteuse pour que ces derniers puissent agir en conséquence et rappeler à l’ordre la personne contrevenante. En cas d’infraction, des poursuites pourraient être engagées à l’encontre des personnes concernées pour répondre aux faits reprochés. La sortie de la Tunisie de la liste noire constitue un pari gagné et une occasion propice pour poursuivre l’attraction d’investissement des pays européens et d’ailleurs.

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